Ce poème parle des chats errants, des chats de personne, des laissés pour compte...
"Tu t’appelais indifférence
Tu étais dans la rue, près des gens
Mais jamais aucun n’a baissé la tête sur toi.
Tu étais, marchant tout droit
Mais jamais aucun ne t’a tendu les bras.
Tu es né je ne sais où
Sans personne pour s’inquiéter de cela.
Tu es un enfant de l’indifférence
De l’égoïsme de toutes ces personnes bien pensantes
Qui croient encore que l’on peut vivre et être heureux
Sans avoir de foyer chaleureux.
Tu as grandi prés de ta mère quelque temps
Juste assez pour apprendre à survivre
Mais pas assez longtemps
Pour continuer à vivre.
Tu t’es caché dans la journée
Sous un carton, sous du papier
Dans un grand pré ou sur un chantier
Et tu as essayé le soir de trouver à manger.
Les parasites, les gens mal intentionnés
Ont tous fini par te tuer.
Tu avais à peine six mois
Et que sais-je de toi ?
Je t’ai trouvé agonisant près d’un bâtiment
Tu as rendu ton dernier souffle en me regardant.
Je t’ai nommé Indifférence
Car peu se soucie de ta présence.
Tu es né pour souffrir
Et certains pourtant croient encore
Que vivre en liberté dehors
Est le choix des chats errants."
Myriam Bled page Poésie